Lettre N° 106 - juin 2025
Le retour des Prisonniers de Guerre
Le 1er juin 1945, Jules Garron, capturé armes à la main dans la poche de résistance de Lille cinq années plus tôt le 30 mai 1940 et interné au Stalag III B en Allemagne, atterrit au Bourget.
Il est accueilli par Henri Frenay, ministre des Prisonniers, Déportés et Rapatriés.
Il est le millionième rapatrié.
De retour dans sa ville de Sisteron, il sera confronté au même problème que ses 950 000 camarades de retour en France, « coincés » entre les héros que sont les résistants, et les victimes que sont les déportés.
Leur nombre leur permettra cependant de peser et de s’imposer en particulier grâce au tout jeune (31 ans) ministre des Anciens Combattants et Victimes de guerre et responsable de la Fédération des Prisonniers de Guerre, François Mitterrand.
80 ans plus tard, la mémoire des prisonniers de guerre est faiblement inscrite dans le paysage mémoriel français, alors même que disparaissent les derniers prisonniers de guerre, encore au nombre de sept, au sein de la FNCPG (Fédération Nationale des Combattants Prisonniers de Guerre).
Rendre hommage aux prisonniers de guerre, c’est faire acte de reconnaissance à une génération qui sacrifia cinq ans de sa vie parce que les gouvernements de la République n’avaient pas su construire l’armée nécessaire à la défense du pays.
Un message pour le temps présent.
Photo : Monument commémoratif en hommage aux prisonniers de guerre du Stalag III-C, Drzewica (Pologne).
Serge BARCELLINI
Contrôleur Général des Armées (2s)
Président Général de l'association "Le Souvenir Français"
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