UD 06 et Monaco - 2ème/1394ème Section de Nice
Disparition de Monsieur Jacques Lamadieu
Notre ami Médaillé Militaire, Président Honoraire de l'UD 06 et Monaco, Jacques Lamadieu de notre section, nous a quitté le 19 décembre 2021 dans sa 90ème année
Hommage de l'UD 06 et Monaco et de la 2ème / 1394ème Section de Nice par Gérard MATELOT
Mon Cher Jacques, dont ton amitié a toujours été indéfectible, nous sommes tous réunis, avec ton Huguette, tes fils Philippe et Pascal, ton frère, tes petits-enfants dont Kévin ton légionnaire dont tu étais fier, tes proches et tous tes amis dont tes compagnons de la Médaille Militaire, ceux de l'armée de l'Air de l'ANSORAA et l'UMCA représentées par Richard Espeja, ceux de l'Association de Défense des Riverains d'Antibes Ouest Fournel Badine dont tu as été le Président fondateur, pour te rendre un dernier hommage.
Déjà, lors de ta dernière intervention chirurgicale, tu m'avais donné tes consignes si tu venais à nous quitter. Cet hommage va être particulier puisque je vais donner la lecture de la lettre que tu voulais que je lise pour respecter tes dernières volontés.
« Jacques, Pierre, Adolphe Lamadieu, né le 29 janvier 1932 à Bagnols-Sur- Cèze dans le Gard, petite bourgade de 5 000 habitant dans la vallée du Rhône. Fils de commerçant, après des études primaires et le certificat d'étude en poche, je quitte l'école. Je n'ai qu'un désir devenir mécanicien. A 14 ans, je suis apprenti mécanicien dans un garage de Bagnols-Sur- Cèze, à cette époque-là, il n'y avait pas d'écoles de CAP, nous apprenions sur le tas.
A 16 ans, je change de garage pour un spécialisé en électro diésel, toujours à Bagnols-Sur-Cèze. Puis, à 18 ans, je rentre dans une grande entreprise de travaux publics au barrage de Donzère Mondragon sur le canal du Rhône. Là, je finis de me former, sur du beau matériel, en électricité, diésel et mécanique. Sur de grands chantiers, ce fut un plaisir.
Le 15 avril 1952, à 20 ans, je suis appelé sous les drapeaux pour servir en Algérie, après mes classes. Je suis affecté au garage de l'Etat-Major de la 5ème Région Aérienne et suis nommé caporal le 9 octobre 1952, promu caporal-chef le 28 novembre 1952 et enfin, je suis nommé sergent le 7 mai 1953. Mon service militaire accompli, je rentre en France.
Le 22 août 1954, je signe un engagement de 3 ans dans l'Armée de l'Air pour devenir mécanicien avion. Je pars sept mois à la base école de Rochefort pour me former et passer mon brevet professionnel. Puis, c'est une affectation au Centre d'Instruction des Equipages de Transport 354 de Toulouse Francazal. Mon rêve se réalise, me voilà enfin aviateur sur avions : Dakota, C 47, Junker 52, MD 312 et 315 de Marcel Dassault, Beachkraf et d'autres par la suite dont le Nord-Atlas 2 500 avec à la clé pleins de vols d'essais, mon rêve.
Le 12 avril 1955, c'est mon mariage avec Huguette et la naissance de Philippe le 7 mai 1958. Le 20 janvier 1959, c'est l'affectation à Thiès au Sénégal au Groupe de Transport Aérien Bretagne comme mécanicien de piste, de vol d'essai, de transport de matériel et de personnel dans toute l'Afrique de l'Ouest.
Le 15 juillet 1961, c'est le retour en France et je suis affecté à la Base Aérienne 115 Orange-Caritat à l'Ecole de Transition Réaction pour travailler sur le merveilleux petit avion le Fouga Magister, toujours comme mécanicien de piste. Promu sergent-chef en 1962, je rejoins l'école de Rochefort pour passer mon brevet supérieur équipement de bord. Début 1965, je suis affecté sur Mirage IV, l'avion le plus avancé technologiquement de l'Armée de l'Air.
Je suis promu adjudant le 20 octobre 1965 et je suis affecté à la mission militaire auprès de l'ambassade de France à Phnom Penh au Cambodge pour servir sur la base de Pochengton sur avions français, américains, russes et chinois. Les deux premières années ont été formidables puis le général Lon Nol provoque un coup d'état et destitue Norodom Sihanouk. Il s'en suit un désastre , tout s'écroule et c'est le début de la rébellion des Khmers Rouges.
Nous avons aidé nos amis cambodgiens qui ont été vite débordés. Nous le faisions en civil, ordre de l'Etat-Major car la France n'était pas impliquée ni en guerre, par des missions de parachutage, de transport de troupe, d'évacuation sanitaire, de ravitaillement de postes avancés en pleine jungle, dans des régions où nous nous faisions tirer dessus en bout de piste à l'atterrissage et au décollage des divers aéroports sur des avions Dakota, Antonov et hélicoptères alouettes 2 et 3. Puis petit à petit les khmers rouges gagnent du terrain et envahissent ce magnifique pays.
Nous avons été rapatriés en juillet 1970. Le monde entier à baisser les yeux sur ce génocide. Bravos à nos dirigeants. J'ai su, plus tard, que tous nos camarades cambodgiens de la base avaient été massacrés et passés par les armes. Quand l'avion d'air France a décollé, j'ai eu un pressentiment et j'ai pleuré pendant de longues minutes.
J'avais le cœur gros de quitter mes camarades et ce magnifique pays. Quel gâchis, par la suite ce fut un génocide.
J'ai été décoré de la Médaille Militaire en décembre 1969. Après un congé bien mérité, je suis affecté à l'Etat-Major de l'Air à Paris. Aussitôt, je recherche un emploi civil. Le 1er février 1971, je quitte l'Armée de l'Air avec un grand merci pour m'avoir appris un métier merveilleux avec 555 heures de vols d'essai.
Le 2 février 2021, je signe un contrat avec le ministère de la coopération pour la Haute-Volta à l'école d'ingénieur de l' équipement rural comme directeur technique, professeur de mécanique. Me voici civil dans une école toute neuve avec beaucoup de moyens. En dehors du travail, je monte un laboratoire de recherche solaire et des énergies renouvelables. C'était un endroit parfait qui ne manquait pas de soleil pour la création de chauffes eau solaires, des cuisines solaires, des fours pour séchage de noix de karité, des cocottes minutes solaires, des essais de cellules photos-voltaïques, des essais de diverses pompes à chaleur, de l'exhaure de l'eau et des éoliennes.
Ce laboratoire m'a pris petit à petit beaucoup de temps mais une belle réussite , des voyages, des colloques dans le monde et surtout montage de chauffes eau de fabrication maison que nous installions dans les dispensaires et les maternités de brousse.
Ces faits m'ont valu d'être décoré chevalier de l'ordre national du Mérite le 29 mai 1981 par le ministère de la Coopération.
Je rentre à Antibes en juillet 1980 et je travaille pendant un an au lycée Jules Ferry à Cannes en mécanique auto, puis, pendant un an au lycée Saint Claude à Grasse en électro mécanique.
En 1982, je signe un contrat avec Novotel qui est devenu le groupe Accor pour l'Afrique comme directeur technique à l'hôtel des Cocotiers de 330 chambres à Conakry en Guinée pour le remonter en trois ans. Ensuite, le groupe Accor m'envoie à Douala au Cameroun afin de rénover le Sawa Novotel en deux ans et demi, enfin, c'est la réfections des hôtels de vacances du groupe Al Diama au Sénégal (1 an), à Djerba en Tunisie (1 an).
En 1992, je rentre définitivement à Antibes pour une retraite bien méritée. Je m'implique de suite dans la vie associative comme Président fondateur de l'Association de de Défense des Riverains d'Antibes Ouest Fournel Badine, association de 500 adhérents.
Puis, en 1991 c'est la présidence de la 353ème Section des Médaillés Militaires d'Antibes Biot Vallauris pendant 18 ans. Nous avions fait une des plus belle section de France avec 220 adhérent. Ensuite, je suis Président de l'Union Départementale des Médaillés Militaires des Alpes-Maritimes et Monaco pendant huit ans.
J'avais promis de tout arrêté à 80 ans, j'ai tenu parole avec beaucoup de nostalgie. Toutes ces années de bénévolat m'ont beaucoup appris sur le comportement de mes semblables et j'en ai tiré des leçons.
J'ai toujours fait mienne la citation du discours d'investiture du Président J.F. KENNEDY : Ne te demandes pas ce que la Nation peut faire pour toi mais demande ce que tu peux faire pour ton pays. »
Jacques, mon Ami, tu as été un très grand Président de section et départemental, parfois trop bon mais tu as toujours fait passer les intérêts de notre belle décoration, la Médaille Militaire. Cela a été pour moi un honneur de te remplacer à la tête de notre UD 06 et Monaco.
Mon Cher Jacques, dont notre amitié a toujours été indéfectible, avant de nous séparer, je ne te dis pas adieu, nous ne te disons pas adieu, je te dis tout simplement au revoir, nous te disons seulement au revoir car tu resteras dans le cœur d'Huguette, dans le cœur de tes enfants, de ton frère, de tes petits-enfants, dans le cœur de ceux qui te sont chers et de tous tes amis.
Nous nous reverrons peut-être dans une autre vie car les frères d'armes ne se quittent jamais
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