1349°Section de LOUHANS
A 102 ans, Madame Colette SOULIER reçoit la Médaille d’Or de la SNEMM
Le 26 juin 2021 un courrier signé par Monsieur le Président général José Miguel REAL est parvenu au domicile de Charles JANODET président de la 1349ème section des Médaillés Militaires de LOUHANS.
La correspondance suivie par Monsieur Patrick LAMY secrétaire général stipulait l’attribution du Diplôme et de la Médaille d’Or envers Madame Colette SOULIER, sociétaire de la section 3000 rattachée au siège national et domiciliée à MONTJAY 71310.
La surprise estompée, restait l’obligation au président de la 1349ème section de collecter les éléments nécessaires pour mettre à exécution cette demande écrite.
Absente de sa commune indiquée, attache a été pris avec Monsieur le Maire de MONTJAY qui fournit la nouvelle domiciliation de son administrée auprès de sa fille, qui reçoit aussitôt les copies des pièces officielles.
A la suite d’échange téléphonique, le président obtient deux flatteuses informations : Madame Colette SOULIER est Médaillée Militaire et elle est aura 102 ans au mois de septembre.
Compte tenu des obligations vaccinales liées à la pandémie de la « covid 19 » instaurées en juillet, il est convenu d’adopter le report de la remise de récompense par mesure de précaution.
C’est ainsi que le mercredi 17 novembre 2021, Charles JANODET accompagné de son épouse vice -présidente des dames d’entraide de la section ont eu l’immense plaisir et l’honneur de remettre officiellement la Médaille d’Or à Madame Colette SOULIER, valeureuse récipiendaire âgée de 102 ans depuis le 15 septembre.
5 mois après la réception de ce dossier, quel intense et mémorable bonheur d’avoir été en présence d’une personne Médaillée Militaire, centenaire, joviale, alerte, pourvue d’une intacte lucidité et d’une grande gentillesse.
Conformément à la lettre reçue, la sociétaire de la section 3000 a spontanément donné son accord pour intégrer les rangs de la 1349ème section. La mutation envoyée le 18 novembre a été effective suite au message du 22 novembre, adressé par Monsieur Norbert DAUBA responsable du service des effectifs de la SNEMM.
Lors de la réunion de bureau et du comité local le jeudi 25 novembre, cette solennité suivie de l’arrivée d’une adhérente centenaire, ont été chaleureusement commentées par les responsables de la 1349ème section.
Plus d’un siècle de vie mérite d’être évoqué tant celle-ci a été bien remplie et riche en événements qui ont marqué les périodes d’avant-guerre auxquelles ont succédé les profonds bouleversements industriels et économiques..
Colette SOULIER est née le 15 septembre 1919 à STRA SBOURG. Aînée d’une famille de 2 enfants, elle est entourée d’une mère au foyer et d’un père qui fut brancardier durant la 1ère guerre mondiale de 1914-1918, nommé Capitaine d’administration en fin de carrière.
C’est dire comme elle a entendu dès sa plus jeune enfance, les mots prononcés de guerre, de tranchées, de souffrances, de privations et de toutes ces impitoyables batailles qui ont ensanglantées notre pays durant ce conflit.
Elle avait 16 ans et se souvient des années 1935 avec l’arrivée du nazisme, de 1936 avec les grèves générales en France et l’émergence du Front populaire, de la guerre civile qui ravage l’Espagne, des Jeux olympiques d’Août 1936 à BERLIN où retentissaient les clameurs insolentes du IIIème Reich, autant de turbulences et de chaos qui resteront dans les annales de l’histoire contemporaine.
Elle parle de Léon BLUM président du conseil en 1936 et des 14 jours de congés payés, un des faits marquants de la IIIème République. Les prémices d’une nouvelle confrontation armée sur le sol européen se font jour dans les années 1937- 1938.
Colette a en mémoire les prises de position en faveur de la paix de Neville CHAMBERLAIN premier ministre du Royaume-Uni, lors des accords de MUNICH signés le 30 septembre 1938.
Le 03 septembre 1939, 12 jours avant ses 20 ans, elle apprend la déclaration de guerre entre la France et l’Allemagne. Elle se trouve alors en vacances à SALIS de BEARN et revient précipitamment en raison du couvre-feu. Face au déferlement des puissantes divisions blindées allemandes, elle prend connaissance de la fin provisoire des hostilités en juin 1940, suivies de la désastreuse débâcle pour une partie de nos populations civiles.
Dès lors, elle décide d’intégrer les équipes d’urgence de la Croix Rouge Française. Après avoir suivi plusieurs stages dont un à NICE, Colette obtient son Diplôme d’état d’infirmière en 1944 à MARSEILLE.
Dans la foulée elle part en Allemagne pour intégrer les services d’aide aux prisonniers, dont ceux dirigés vers des sanatoriums. A BIRHAKEM elle soigne entre autres, celui qui deviendra son futur mari, Aimé SOULIER né le 17 novembre 1917. Ce dernier après avoir effectué son service militaire de 1937 à 1939, est mobilisé au sein des troupes d’infanterie qui participent à la Bataille de DUNKERQUE en mai-juin 1940. Cette évacuation de troupes anglaises, canadiennes, françaises et belges en direction de l’Angleterre, fera des dizaines de milliers de victimes et entraînera le transfert d’environ 40 000 soldats dont Aimé SOULIER vers les camps de prisonniers en Allemagne.
Durant 4 interminables années, il va subir le travail forcé à la réfection de routes et de voies ferrées ajouté à l’humiliation des gardiens surveillants. Cette éprouvante captivité et ses graves conséquences lui feront reconnaître le statut de grand invalide de guerre.
En 1951, le mariage est scellé entre Aimé et Colette. De cette union naîtront et seront scolarisés en Allemagne 4 enfants, dont Marie-Christine qui entoure d’affection sa maman à son domicile de La CHARMEE 71100.
Après la victoire alliée du 08 mai 1945, Colette quitte la Croix Rouge pour intégrer l’Ecole Militaire de santé de NANCY et obtient son Diplôme d’infirmière militaire.
Devenue diplômée des services de santé des armées, elle sera affectée outre-Rhin où va se dérouler toute sa carrière au sein des Troupes d’Occupation en Allemagne (T.O.A.). Sa fonction d’infirmière la conduira à se déplacer vers diverses garnisons situées dans la Zone Française d’Occupation (Z.F.O.), mais c’est à BADEN- BADEN que son activité se déroulera essentiellement.
Cette ville située au cœur de la forêt noire et distante d’environ 60 km de STRASBOURG, épargnée par les bombardements alliés, deviendra une cité française pour les familles de militaires, avec écoles et commerces, mais aussi avec l’instauration du Franc F.F.A. Abritant les services d’Etat-major des armées, Colette SOULIER connaitra en juillet 1945, le 1er commandant en chef des troupes d’occupation en la personne du Général de corps d’armée Pierre KOENING, Compagnon de la libération, Médaillé Militaire, héros de la bataille de BIR-HAKEIM en Libye en juillet 1942.
Durant plus de 35 années, Colette SOULIER exercera son activité d’infirmière militaire avec passion et fera preuve d’un immense dévouement et d’une disponibilité sans faille envers les milliers de soldats d’active et d’appelés du contingent, qui vont se succéder parmi les unités qui s’intituleront en 1949, Forces Françaises en Allemagne (F.F.A.).
Parallèlement à sa carrière militaire consacrée à autrui, Colette a connu les nombreux évènements géopolitiques et géostratégiques qui ont marqué cette période d’après-guerre 39-45. Ce furent les heures sombres de la guerre froide avec la partition de l’Allemagne en deux états R.F.A. et R.D.A. en mai 1949, la constitution des puissantes divisions blindées du Pacte de Varsovie en mai 1955, la construction du mur de BERLIN (appelé mur de la honte) en juillet 1961, le retrait de l’O.T.A.N. décidé par le Général Charles de Gaulle en 1966, sans oublier le plan Marshall mis en place par les américains en 1947, pour aider à la reconstruction de l’Europe dévastée et ruinée des suites de la seconde guerre mondiale.
En outre, Colette et sa fille se souviennent de la venue du Général de Gaulle au quartier général à BADEN-BADEN le 29 mai 1968. Ce jour-là, en pleine crise des événements de mai 68, le chef de l’état avait eu une entrevue avec le Général d’armée Jacques MASSU, compagnon de la libération, commandant en chef des F.F.A. qui lui assurait la fidélité de nos armées.
Le décret du 14 mars 1968 attribue la prestigieuse Médaille Militaire à Madame Colette SOULIER en reconnaissance de ses éminents états de services militaires.
En 1980, Colette fait valoir ses droits à la retraite et vient s’établir dans la commune de MONTJAY 71100 localité inscrite à l’arrondissement de LOUHANS.
Disponible et attachée au bénévolat, Colette rejoint avec allant pour 2 mandats le conseil municipal de son village, tout en entretenant avec un soin remarquable sa maison et ses parterres fleuris.
Le 17 novembre dernier, sa fille Marie-Christine nous a assuré que sa Maman aime jouer au scrabble et gagne souvent, et qu’elle n’omet pas d’utiliser sa tablette…Quoi de plus merveilleux à 102 ans.
Avec ce parcours élogieux et exemplaire consacré à la Nation, le Président et tous les membres adhérents de la 1349ème section accueillent avec respect et fierté Madame Colette SOULIER et sont très honorés de compter dans leurs rangs, la doyenne d’âge des Médaillées Militaires de la Société Nationale d’Entraide de la Médaille Militaire.
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